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On the road

mercredi 29 janvier 2014

Iguazù falls

Je vous passe ici les péripéties qui ont précédées mon arrivée à Puerto Iguazù. Pour les curieux, reportez-vous à mon article intitulé La loose.
Me voilà donc à l'auberge, ayant improvisé une robe de plage avec mon foulard et profitant de la piscine en attendant mon sac à dos avec toutes mes affaires et mon précieux chargeur pour la batterie de mon appareil photo. 
Ici je rencontre Olivier, un français, 40 ans, qui voyage aussi plusieurs mois. Tailleur de pierre de son état aujourd'hui il dit être dans les affaires, mais ne s'étend pas plus sur la question. Nous irons voir les chutes côté argentin ensemble.

Mon sac est arrivé en fin de matinée. La batterie de mon appareil pleinement rechargée, je pars donc avec Olivier à l'assaut des chutes. Il est déjà tard quand nous arrivons sur le site. Une pluie d'orage nous force à différer quelque peu  notre entrée dans le parc national. 
Le clou du spectacle est la Guarganta del Diablo, ou gorge du diable. Vu l'heure il nous faut commencer par là. Il faut prendre un petit train pour y arriver. Alors que nous l'attendons, un nouvel orage éclate. Il pleut à torrent. Nous arrivons à la Garganta del Diablo sous la pluie. Je marche prudemment sur la passerelle, ça glisse. C'est beau. Mais il pleut de plus en plus. Arrivée au bout de la passerelle - la lumière est belle. Dernière les nuages noir, le soleil presque couchant fait paraître une lumière orangée. Le bruit de la chute est impressionnant. Et je comprends le nom qui lui a été donné. Les chutes vertigineuses tombent dans un grondement ahurissant. Il pleut de plus bel. J'essaye de protéger mon appareil photo tant bien que mal. Je prends le temps de faire une prise de son avec mon iPhone. Il faut que vous entendiez ça !


Le retour à la station du petit train se fait au pas de course. L'électricité est coupée à cause de l'orage, il nous faut attendre avant de repartir. Nous nous arrêtons au prochain stop, mais la pluie nous empêche d'aller plus loin. 
Je suis complètement trempée - mon appareil photo s'est éteint - une petite lumière bleu s'est allumée - et lui ne se rallume plus. Je n'ai qu'une hâte, arriver à l'auberge, emprunter un sèche cheveux et le sécher - ne pas laisser le temps à l'humidité de le corroder. J'avoue que là je tire un peu la tronche. Après ma carte mémoire qui a rendu l'âme me faisant perdre 3 jours de photos... Si mon appareil est mort. Je pleure ! 
Ouf à l'auberge ils ont un sèche cheveux - la fille sourit quand je lui explique que c'est pour sécher mon appareil photo - alors que je suis moi-même trempée jusqu'aux os. 
Je retire la batterie, la carte mémoire - je sèche le tout - toujours la lumière bleue et il ne se rallume toujours pas. Bon je laisse le tout sécher tranquillement dans mon placard - recharge la batterie - on verra demain.
Le soir Olivier m'invite à dîner. Un bon biffe de chorizo - ça équivaut à une entrecôte sans l'os - bien épais - c'est un régal. Je n'en ai pas mangé depuis Buenos Aires. Comme d'habitude le vin est prometteur, mais servi beaucoup trop jeune. Ici nous prenons un Cabernet Sauvignon, nettement moins corsé que le Malbec. 
La soirée est assez sympa. À notre retour à l'hôtel, nous avons un nouveau colocataire. Tant mieux, l'espace d'un instant j'ai eu un doute sur les intentions d'Olivier. Et même s'il est au demeurant fort sympathique, il ne me plait pas, mais alors pas du tout. Je crois percevoir une pointe de déception de sa part à la vue de ce nouvel arrivant. Moi je suis ravie! 


Le lendemain, le temps semble menaçant - je n'ai pas envie de revivre la même chose qu'hier dans le parc du côté brésilien des chutes. Je me fais une petite journée tranquille à l'hostel. Plus tard je pars faire un tour dans la ville. Je vais au terminal de bus prendre des infos pour les horaires pour aller du Côté brésilien, voir si c'est jouable de prendre mon bus dans la soirée pour Cordoba, poster mes cartes postales et tirer des sous.
En chemin je croise Olivier. Il traine et fait du lèche vitrine. On échange quelques mots et je passe mon chemin. Il est trop lent - et ça me saoul. 
Un peu plus loin je découvre un petit marché local très sympathique. L'odeur des olives vertes, celle du fromage qui s'affine doucement et tous ces saucissons, humm, ça donne envie. Mais je pars demain soir. Je n'ai pas envie de trimballer tout ça et puis ce n'est pas très bon pour la ligne. Et là il faut vraiment que je fasse attention. 
Sur le chemin du retour je m'arrête chez Jack - un petit bar un peu bobo, mais très sympa - je m'assois en terrasse et prends un jus de fruit frais que je déguste en lisant quelques pages de Maktub de Paolo Cuelho. 
Avant de rentrer, je m'achète les billets de bus pour le lendemain. À priori j'ai le temps de faire les chutes le matin et de filer vers 16h à Cordoba.

Je passe la fin d'après midi dans le jardin de l'auberge où je rencontre plusieurs jeunes français, qui me proposent de me joindre à eux pour un asado. Un petit groupe se charge d'aller acheter la viande, le vin et le bois et on se retrouve un peu plus tard dans l'arrière cour pour allumer le barbecue. Une fois de plus la viande est délicieuse et l'ambiance très conviviale. 

Le lendemain, le réveil est un peu dur. La nuit fut courte et je pars prendre mon bus pour aller découvrir le côté brésilien des chutes. Finalement Olivier m'accompagne. J'avoue qu'aujourd'hui j'ai un peu de mal à apprécier sa présence. La soirée de la veille a été bien arrosée et j'ai besoin de calme. 
Cette fois j'ai plus de chance. Le temps est superbe. Pour accéder aux chutes, il faut prendre un bus - le premier étage est à ciel ouvert - on traverse le parc. La végétation est riche et dense comme dans la jungle. 
Nous arrivons au point de départ des passerelles. C'est une tout autre vue. Le côté argentin permet de découvrir les chutes vues du dessus. On peut alors apprécier leur hauteur vertigineuse. Le côté brésilien offre une vue panoramique sur les chutes. Le paysage est magnifique, grandiose. Le beau temps est au rendez-vous. Un beau ciel bleu, quelques nuages pour rompre la monotonie d'un ciel monochrome. C'est parfait ! Là je vais pouvoir prendre des photos sympathiques. 
Finalement, je ne sais comment, nous finissons par nous perdre de vue avec Olivier et je continue donc la visite seule. C'est aussi bien. J'avais envie d'être seule. Rencontrer des gens au cours du voyage c'est très sympa. Mais quand on part seule, on aime aussi se retrouver face à soi même devant le magnifique spectacle qu'offre la nature.

Je vous laisse maintenant apprécier les photos et les vidéos pour vous imprégner de ces paysages grandioses.

Album photo







dimanche 19 janvier 2014

LE Perito Moreno - le glacier

Ces derniers temps j'ai pris pas mal de retard dans l'écriture du blog. Ce n'est pas toujours facile de garder le rythme, surtout quand les choses s'accélèrent. Je profite de quelques jours un peu plus cool au Chili pour rattraper un maximum mon retard. Si je suis toujours en Argentine dans mes récits quand je serais en Asie, vous n'allez plus rien comprendre.
Grace à Anna, une hollandaise que j'ai rencontrée au Pérou, j'ai compris que je pouvais écrire mes articles sur mon téléphone pendant mes trajets et les publier avec les photos quand je suis sur mon ordi dans les auberges. Je vais donc gagner un temps précieux et rattraper le retard pris.

El Calafate a été une étape plus calme. Il y avait beaucoup de vent, un peu de bruine. Ce temps est plus enclin au repos. L'attraction principale reste le glacier du Perito Moreno. Le reste du temps nous nous sommes posés à l'auberge. On a bien essayé d'aller pique niquer au bord d'un joli lac le dernier jour, mais le vent a eu raison de nous. Et nous avons alors fait demi-tour. 

C'est le deuxième jour que nous avons fait l'excursion jusqu'au glacier. Départ à 7h30 du matin. Nous gagnons le terminal de bus. Le chauffeur/guide nous explique avant le départ où nous allons. Première arrêt, on a 5 min pour prendre une photo. Le genre de contrainte qui me coupe toute envie de sortir mon appareil. Mais pas trop le choix - pour arriver jusqu'au glacier c'est le seul moyen. 
Ceux qui le souhaitent peuvent prendre un bateau pour s'approcher du glacier. On m'a dit que ça ne valait pas le coup. C'est cher et on ne voit pas grand chose.

Nous accédons donc aux plateformes depuis lesquelles il est possible de voir le glacier. Alors que nous n'avons pas encore de vue sur le monstre, on entend déjà les grondements annonciateurs de la prochaine chute d'une partie du glacier. Celui-ci semble vivant. Arrivée devant le glacier, je guète le moment où un gros bloc de glace va se détacher et tomber avec fracas dans le lac, provocant ainsi un mini tsunami. J'ai attendu longtemps. J'ai vu de petits blocs se détacher. À chaque fois que je n'avais pas de vue sur le glacier, celui-ci grondait de plus bel. Comme si de fait exprès, il faisait ses plus belles figures alors que j'avais le dos tourné. Un Peu rageant. Mais le spectacle reste incroyable. La météo n'est pas non plus de notre côté. Le temps est couvert et un vent glacial nous fouette alors que nous progressons sur les passerelles.

Autre fait rageant pour la photographe que je suis, au moment où Seb se saisit de mon appareil pour nous immortaliser Claire et moi devant le glacier, deux condors passent tout près de nous. On lui hurle de prendre la photo, mais il n'est ni familier de mon appareil, ni d'aucun d'ailleurs. La photographe du couple, c'est Claire. Il a quand même eu un joli cliché. Merci Seb ! 

Ce fut les derniers moments passés avec Claire et Sébastien. Nous nous sommes quittés le sur lendemain. Moi continuant mon périple. Eux achevant leur voyage de 5 mois avec une semaine à Buenos Aires. Ce fut une très jolie rencontre, et j'espère le début d'une longue amitié.



Les photos


Ruta 40

Après cette semaine à Bariloche, je pars de mon côté. Je prends un bus qui emprunte la mythique route 40. Elle longe la cordillère côté argentin. Du Nord au Sud et va pratiquement jusqu'à Ushuaia. 


Ma première étape sera Perito Moreno, la ville, rien à voir avec le glacier, excepté le nom... Non rien à voir, c'est le cas de le dire. 
Une petite douzaine d'heure de bus et me voilà dans cette ville. Je me motive un peu, et sors de l'hôtel. Je fais un quadra dans un sens, un quadra de l'autre côté, rien ne m'attire l'œil. Il est rare que je ne m'aventure pas plus loin pour explorer une ville, mais là, la motivation me manque. La ville est flanquée au milieu d'une route nationale, seuls les camions la traversent. Un peu plus loin il y a l'air d'y avoir un lac. 
Non vraiment pas. Il est 19h30, le soleil est présent mais froid. Je retourne dans l'hôtel. 

On se croirait dans un road movie américain. Un bar désert, une salle de restaurant déserte. Un seul type pour assurer l'accueil de l'hôtel, tenir le bar et le kiosco qui bien sur se situent à trois endroits différents. Pour le faire venir, il suffit de taper énergiquement sur la sonnette. 

Bien m'en a pris, j'ai prévu des sandwichs pour les 2 jours de trajets, les frais de restauration n'étant pas compris. Nous sommes dimanche, et il n'y a pas de service de restauration. Vu les rues avoisinantes désertiques, il doit falloir faire une vingtaine de quadras pour trouver le moindre resto ou supermercado. 

Un couple d'allemand est attablé, ils ont tout prévu - ils trimballe avec eux leur bouteille de rouge, j'imagine un vin argentin. Ils dégustent leur spiritueux les yeux dans les yeux échangeant sourires et quelques mots entre deux coups d'œil sur leur smart phone.

Je me félicite d'avoir pris l'option du Tour Ruta 40 pour faire le détour par la "cueva de los manos". Le bus standard ne passe que tous les 2 jours par cette ville fantôme. 


Le lendemain départ à 7h30, nous sommes un petit groupe à avoir choisi l'option excursion à la cueva de los manos. C'est un flan de falaise couvert de peintures rupestres - comme son nom l'indique ce sont des dessins de mains - ou plutôt des projections de mains. Les hommes préhistoriques qui ont laissé ces traces utilisaient des sortes de pailles par lesquelles ils pulvérisaient le piguement en soufflant, interposant leur main entre la paille et le mur. Tel un pochoir, la main laisse une marque sur la roche entourée des projections de pigment ocre, rouge ou noir.
Nous embarquons donc dans le minibus qui nous mènera jusqu'à ce site, une fois de plus inscrit au patrimoine de l'UNESCO. Moitié route, moitié piste, nous croisons lamas et rapaces avant d'arrivée à la cabane située à l'entrée du site.
Ici nous revêtons un casque de chantier avant de suivre notre guide. C'est une jeune femme dynamique qui nous accompagne - elle alterne explications en espagnol et en anglais à une vitesse impressionnante. Elle prend le temps de répondre aux questions, elle semble passionnée par son job. 
Pour accéder à la falaise, nous passons sur une passerelle qui longe la paroie. La falaise surplombe un canyon où l'ocre de la roche, le bleu du ciel et le vert de la végétation forment une palette des plus harmonieuse.
Le seul bémol à cette excursion, c'est le vent glacial qui nous fouette. Je crois qu'on a fait le chemin au pas de course. À chaque arrêt pour écouter les explications, nous nous disputions le rayon de soleil qui nous réchauffe un peu.
La visite achevée, nous rejoignons l'autre partie du groupe pour le déjeuner plus que sommaire dans une station service. Ici encore je me félicite d'avoir fait mes propres sandwichs. Je discute avec un couple d'espagnol, enfin j'essaye, la communication n'est pas toujours évidente mon espagnol progresse, mais pas au point de tenir une conversation. Après trois répétitions de la même phrase sans compréhension de ma part, la femme me regarde en souriant, haussant les épaules dans un léger soupir. Je lui rends son sourire, un peu désolée.


Nous voilà maintenant répartis sur la route 40, en route pour El Chalten. El Chalten est une station de ski en hivers et une station de randonnée au printemps et en été. Je n'y fais qu'un passage furtif. Une soirée et une matinée. 
Arrivant à 22h à l'auberge, cette fois  bien plus sympathique que l'hôtel miteux de la veille, je me restaure d'une banane et de deux danettes au chocolat. 
Je retrouve le couple d'allemand qui débarque dans la salle à manger avec leur bouteille de rouge entamée de la veille. 
Le lendemain je fais un tour de la ville, qui est somme toute assez petite. En fait, il semble qu'il n'y ait que des hôtels, des restaurants et des agences de voyages. Le seul revenu de cette ville provient, sans aucun doute, du tourisme. Il est midi, il est temps pour moi de reprendre la route pour El Calafate, j'y rejoins Claire et Sebastien qui ont pris un chemin plus direct.


Après 4 heures de bus, me voilà arrivée. 
Le temps de récupérer un plan de la ville, enfin une photocopie, je sors du terminal de bus. L'auberge est à 10 min à pied m'a-t-on dit. J'entreprends la descente des marches qui mènent au centre ville, avec mes sacs de chaque côté : un derrière, un devant pas si facile. Ils pèsent plus de 10kg chacun. C'est que l'appareil photo ça pèse, sans parler de l'ordi. Mais ils sont tous deux indispensables. 
J'arrive au bout d'une rue, je tourne à gauche, il me semble que c'est le plus court chemin. Je croise un homme qui sort de chez lui et lui demande confirmation. Il me détrompe et me remet sur le bon chemin en portant un de mes sacs. Enfin celui en plus - le sac de courses avec les Tupperware et les vivres. Il faut donc que je traverse un petit pont, première à gauche, puis à droite - me voilà sur le bon chemin. Je marche d'un bon pas quand j'entends qu'on cri mon nom. C'est Seb. Heureusement qu'il m'a vu, moi je n'avais pas vu l'auberge. Après trois jours de séparation, nous sommes tous les trois heureux de nous retrouver.



lundi 13 janvier 2014

San Carlo de Bariloche

Je sais cela fait un moment que j'ai écrit sur le blog. Mais ces dernières semaines les choses se sont accélérées. Entre les connexions internet qui fonctionnent mal et les journées bien remplies, je n'ai pas beaucoup de temps, ni de temps morts. Tant mieux me direz-vous. Oui tant mieux, mais là je suis vraiment en retard dans mon récit.
Dans mon dernier article, j'étais encore en Argentine. Je vous parlais de baleines et de pingouins. Depuis j'ai fait quelques kilomètres puisque je commence à écrire cet article de Cusco, au Pérou.

Comment suis-je arrivée à Cusco ?
D'abord repartons de la Patagonie argentine. J'ai fait un bout de chemin avec Claire et Sébastien. Nous avons passé une semaine ensemble à San Carlo de Bariloche.
Hélas je n'ai que peu de photos pour illustrer cette étape puisque une de mes cartes flash de mon appareil photo a buggé avant que je puisse récupérer les photos. Trois jours de photos perdues !
Heureusement Claire m'a passé les siennes et j'avais pris quelques photos avec l'iPhone.

Bref, Bariloche. Bariloche est une ville de montagne qui ressemble bigrement à la Suisse. Des lacs d'un bleu profond bordés de montagnes aux monts enneigés. C'est magnifique.
Bariloche est en fait une station de ski très prisée des argentins et je les comprends. En visitant cette région, j'ai compris les gens qui affectionnent tant la montagne en été. Mais j'avoue que cela me démange d'y revenir un jour en hiver - c'est à dire au cours d'un mois de juillet - pour découvrir cette station sous la neige.

Nous arrivons donc avec Claire et Sébastien, après 15 heures de bus depuis Puerto Madryn.
Nous sommes hébergés dans une auberge de jeunesse très familiale. Ici l'expression "mi casa es tu casa" prend tout son sens.
La patronne Sylvia et Laura, une française qui passe quelques mois à travailler dans cette auberge au côté de son compagnon Fabian, nous font un accueil des plus chaleureux. Dès notre arrivée on se sent un peu comme à la maison. Quelques courses, un peu de repos et pour moi un petit tour rapide de la ville pour repérer les environs.
Le soir nous nous préparons de bons petits plats, le tout arrosé de vins argentins. Nous cuisinons tous les trois. On fait une bonne équipe de bons vivants.

Le lendemain nous voilà partis pour une journée sportive. 40km de vélo nous attendent. Pas trop tôt quand même, nous levons le camps vers 11h après avoir préparé les sandwich du déjeuner. Direction le bureau de vente de la carte de bus local. Passage obligé - il faut payer les bus en petite monnaie, mais en Argentine il y a pénurie de petite monnaie. On se casse le nez devant le bureau en question, et oui le 25 novembre en Argentine est un jour férié. On va plus loin au kiosko en face des bus. On peut acheter ici la fameuse carte. Carte qui nous sera finalement gracieusement offerte par la serveuse du kiosko à cause d'une petite confusion d'échange de billet... Sympa, non pas tellement, plutôt étourdie, c'est je pense parce qu'elle n'était pas très avenante que nous ne lui avons pas fait remarquer son erreur. L'argent gagné ici sera vite réinvesti.

Nous voilà donc dans le bus, il faut descendre au km 18 pour récupérer les vélos. C'est là que j'ai compris la numérotation des rues en Argentine et partout ailleurs dans les pays d'Amérique Latine que j'ai traversés. Les numéros des maisons correspondent aux mètres parcourus dans la rue. Le numéro 1860 correspond à 1km860  parcouru si on prend la rue depuis son début. Et là d'un coup je me suis sentie moins bête. Arrivée au loueur de vélo, celui-ci nous prévient : la route n'est pas difficile, mais pas facile non plus. "Up and down, Up and Down" qu'il dit ! Je prends soin de choisir un vélo avec une selle confortable. Pas question de marcher comme un cow-boy les jours suivants. Et c'est parti nous voilà autour du lago Moreno Oeste dans le parc national de Llao Llao.

En effet, il y avait de sacrées montées, heureusement récompensée par de bonnes grosses descentes. J'avoue que les montées je les ai faites à côté du VTT. L'important c'est de tenir sur la longueur. Pas question de s'épuiser. 
Ce tour nous a permis d'admirer de magnifiques panoramas. Les routes sont bordées de fleurs jaunes, ce sont peut-être des genêts. Des massifs entiers d'où émane une douce odeur de miel dès lors qu'ils sont baignés de soleil.
Nous avons pique niqué au bord d'un lac aux eaux translucides. J'avais pris mon maillot de bain pensant pouvoir me baigner dans les petites criques - j'ai gouté l'eau jusqu'aux mollets et c'est déjà pas mal. Je pense que l'eau était à 10/15 degrés grand maximum - lac de montagne oblige.
Après presque 5 heures de vélo nous voilà repartis en ville. Une bonne bière fraîche pour récompenser nos efforts, rien de tel pour une bonne récupération. Le houblon il n'y a que ça de vrai. Et voilà l'argent gagné un plus tôt justement réinvesti.



Les jours suivants, nous avons fait des excusions plus cool. Un peu de marche, des pique niques dans des paysages somptueux. D'abord, nous avons gravi le Cerro Campanario - 45 min d'ascension.
Enfin plus cool c'est vite dit - ça grimpe raide - ici ils ne connaissent ni les courbes ni les virages - les routes et les chemins sont toujours tout droit et pour gravir les mont c'est pareil. On monte tout droit. Pas de pente coupée, pas de petit sentier sympathique qui monte doucement - les dénivelés sont abruptes - ici le dénivelé est de 200m - je ne saurai dire combien de degrés font les pentes. Je sais juste que c'était dur à monter.

Mais la balade est jolie. On grimpe au travers d'une petite forêt de montagne. Arrivé en haut la vue du panorama est incroyable. Ici on dit que c'est la plus belle vue à 360°.



Toujours des montagnes et des lacs mais on ne s'en lasse pas! Petit pique nique comme il se doit - une bonne salade composée face à ces étendues superbes - c'est encore meilleur!

Un télésiège permet d'arriver au même panorama. À l'arrivée un photographe prend des photos des usagers du téléphérique et tente de vendre ses clichés à la descente des passagers.
Malgré les touristes, l'endroit est calme et reposant. Petites séances photos pour immortaliser le panorama, et s'immortaliser devant. 
Pour la descente, on suit Seb qui emprunte un autre chemin. Celui-ci n'est pas vraiment fréquenté. On croise les remontées mécaniques. La végétation mêle des sapins charnus avec des arbres dénudés envahie par du lichen, et par ci par là de petites touches de couleur avec quelques fleurs de montagne.




Nous avons ensuite été voir une petite chute d'eau, la Cascada de los Duendes : la chute d'eau des Elfes. On y a même pique niqué avant de reprendre la route vers le Cerro Otto. Ici aussi grosse montée, mais magnifique panorama.

La veille du départ de Bariloche, avec Claire on a fini par une petite marche de 13 km pour gagner la Colonia Suiza. Ici aussi encore un endroit magnifique pour déjeuner. Assise sur un rocher, sur la plage au bord d'un lac immense. Et puis pour nous récompenser de nos efforts une petite bière artisanale locale, parce que c'est important de gouter aux spécialités locales.


Découvrez ici quelques photos des panoramas et de nos excursions.

Nos journées à Bariloche furent bien remplies. Et nos soirées, furent l'occasion de bons repas. Outre nos petits plats maison, nous sommes allés déguster la fondue locale. Le restaurant  ressemblait à un chalet. Peu de monde, mais une fondue fort bonne, servie non seulement avec du pain mais aussi avec des pommes noisettes et des petits morceaux de saucisse à tremper aussi dans le fromage fondu. Ce repas a été aussi l'occasion de découvrir un petit vin blanc fort sympathique : un Chablis argentin qui m'a foi est assez bien vinifié

Nous avons également été invités un soir à participer à un Asado organisé par le patron de l'auberge. L'Asado est un barbecue argentin, une tradition de partage. Chacun  amène de quoi boire, ici le patron de l'auberge s'est chargé de la viande. Il y en a pour tous les goûts : bœuf, porc, entrecôte, côtelettes, boudin noir, chorizo. Chacun paye sa part. Mais on mange tous ensemble autour de la même tablée. C'est non seulement excellent, mais le moment lui même est génial. Nous voilà complètement baignés dans la culture locale. 
Bon j'avouerai ici que la cuisson demande un peu de temps. Je dirais une bouteille de bière et une bonne bouteille de rouge. Résultat je suis partie me coucher un peu précipitamment sans avoir le temps de finir mon assiette. 

Notre séjour dans cette auberge, aura permis aussi de faire une petite étude ethnologique  et sociologique des comportements des voyageurs issues de contrées différentes. Lors de ma dernière soirée à l'auberge, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec Laura, qui elle, en voit passer du monde.

Je parle ici de simples observations sur un échantillon de population restreint, et dont je ne voudrais pas faire de généralités, mais qui selon Laura semblent se vérifier.

Il y avait une famille de Chinois, par exemple. Un couple assez âgé, plus un ou deux autres dames d'un certain âge et la fille de la famille qui devait avoir une trentaine d'année. La  jeune fille était la seule à parler anglais, elle s'adressait aux hôtes de façon assez hautaine. Et surtout, la vie en communauté, dans le sens respect de l'autre ne leur convient pas du tout. Qu'ils partent le matin à l'aube où qu'ils rentrent tard dans la nuit, ils se parlaient d'une chambre à l'autre en hurlant, sans se soucier de si quelqu'un dormait. Par ailleurs, ils n'étaient pas désagréables, toujours un sourire lorsqu'ils nous croisaient.

Il y avait ensuite un groupe de musulmans très religieux, sans doute y avait-il dans le groupe un Imam. Ils venaient d'Irak, d'autres vivent en Argentine ou au Chili. Ils parcourent le pays pour prêcher la bonne parole. Ils étaient arrivés avec une dizaine de valises, il en fallait pour transporter les casseroles, et d'autre pour la viande et autres pitances. Au petit matin après la première prière de 4h45, on pouvait sentir des effluves émanées de la cuisine - et étonnamment pas désagréables malgré l'heure plus que matinale. Par ailleurs, ils étaient assez discrets. on pouvait les voir dans la journée se recueillir le coran à la main. Il y en a un qui s'est lancé dans un débat philosophico-religieux avec Seb. Bien sûre nous simples femmes n'avions pas le droit à la parole. Ils ont juste voulu marier Seb et Claire selon le coran. Et moi, j'ai eu le droit à un joli compliment. Ils s'étonnaient qu'une jolie femme comme moi ne soit pas mariée avec une ribambelle d'enfants. Je leur ai parlé de liberté et de choix. Ils ont souri.

Après le départ des musulmans, est arrivée une troupe d'Israéliens. Laura m'a avoué qu'ils faisaient bien attention à ne pas recevoir en même temps Israéliens et des musulmans aussi marqués par la foi. J'ai croisé beaucoup de jeunes Israéliens pendant mon voyage. Après leur trois années d'armée obligatoire, ils prennent une année pour voyager. Ils ont à peine 21 ans et ils connaissent la guerre, ils ont déjà tenu un fusil à la main. Il y en a de sympathiques, mais ils préfèrent rester entre eux. C'est ce que m'a avoué, un jeune croisé à Puerto Madryn, c'est quand même plus simple, comme ça on peut parler hébreux. Ils ont des tarifs négociés - par exemple alors que je payais ma chambre 90 pesos, eux sur simple présentation de leur passeport payaient 70 pesos. J'ai trouvé une des filles du groupe assez agressive avec Fabian, elle s'indignait de ne trouver que deux prises électriques dans une chambre de quatre personnes. A mon sens Fabian a très bien sut gérer cette agressivité en gardant son calme, ce qui a fait immédiatement redescendre la pression de la jeune fille. Et le soir, je dois dire pas question d'accéder à la cuisine avant qu'ils aient fini. Il y a bien sur toujours dans ce cas un effet de groupe. En tout cas ce groupe était aussi bruyant et envahissant que les groupes de musulmans étaient calme et discret. Et ici ne voyez ni jugement de valeur, si comparatif religieux. Je me contente juste de faire le constat de moments vécus et observés.

Et les français, me direz-vous, comment nous comportons-nous. Je dois avouer qu'ici, je ne peux pas vraiment faire de distinction entre français et européens. Souvent nous voyageons seuls ou en tous petits groupes, et ils se trouvent que ceux que j'ai croisés je les ai trouvés plutôt discrets. Mais ici encore nous sommes sur un public de Backpakers et le comportement est déjà différent rien que dans le choix de ce mode de voyage.

Je ne peux finir, ce long article, sans dire un mot sur Juan. Il travaille à l'auberge. J'avoue que nous n'avons jamais vraiment compris son rôle. Le matin il nous accueillait avec un Comment ça va ? Ca va bien, les seuls mots qu'il connaissait en français. Le soir à notre retour d'excursion, idem, assorti d'une bise et d'une accolade. Il semblait passé ses journées devant la télé. Et quand on lui posait la question de ce qu'il faisait dans la vie, il répondait qu'il était Philosophe. Ce qui lui a valu, de ma part, le surnom de Descartes. Il est comme ces gens qui aiment s'écouter parler, quand il prend la parole, même si c'est pour dire des choses avec que peu d'intérêt, c'est toujours avec beaucoup d'emphase. Il prend une grande respiration et parle lentement, pour être bien sûr d'occuper tout l'espace. Enfin quand il s'agissait de débattre de philosophie, d'économie et de religion avec nos amis musulmans, il se retranchait derrière je ne sais quel précepte lui interdisant de participer à ce type de discussion.

L'observation éthologique et anthropologique  des gens rencontrés au cours d'un voyage, fait partie du voyage lui même. Pour ma part, elle ne reflète que mon intérêt et ma curiosité de l'autre.