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On the road

dimanche 19 janvier 2014

Ruta 40

Après cette semaine à Bariloche, je pars de mon côté. Je prends un bus qui emprunte la mythique route 40. Elle longe la cordillère côté argentin. Du Nord au Sud et va pratiquement jusqu'à Ushuaia. 


Ma première étape sera Perito Moreno, la ville, rien à voir avec le glacier, excepté le nom... Non rien à voir, c'est le cas de le dire. 
Une petite douzaine d'heure de bus et me voilà dans cette ville. Je me motive un peu, et sors de l'hôtel. Je fais un quadra dans un sens, un quadra de l'autre côté, rien ne m'attire l'œil. Il est rare que je ne m'aventure pas plus loin pour explorer une ville, mais là, la motivation me manque. La ville est flanquée au milieu d'une route nationale, seuls les camions la traversent. Un peu plus loin il y a l'air d'y avoir un lac. 
Non vraiment pas. Il est 19h30, le soleil est présent mais froid. Je retourne dans l'hôtel. 

On se croirait dans un road movie américain. Un bar désert, une salle de restaurant déserte. Un seul type pour assurer l'accueil de l'hôtel, tenir le bar et le kiosco qui bien sur se situent à trois endroits différents. Pour le faire venir, il suffit de taper énergiquement sur la sonnette. 

Bien m'en a pris, j'ai prévu des sandwichs pour les 2 jours de trajets, les frais de restauration n'étant pas compris. Nous sommes dimanche, et il n'y a pas de service de restauration. Vu les rues avoisinantes désertiques, il doit falloir faire une vingtaine de quadras pour trouver le moindre resto ou supermercado. 

Un couple d'allemand est attablé, ils ont tout prévu - ils trimballe avec eux leur bouteille de rouge, j'imagine un vin argentin. Ils dégustent leur spiritueux les yeux dans les yeux échangeant sourires et quelques mots entre deux coups d'œil sur leur smart phone.

Je me félicite d'avoir pris l'option du Tour Ruta 40 pour faire le détour par la "cueva de los manos". Le bus standard ne passe que tous les 2 jours par cette ville fantôme. 


Le lendemain départ à 7h30, nous sommes un petit groupe à avoir choisi l'option excursion à la cueva de los manos. C'est un flan de falaise couvert de peintures rupestres - comme son nom l'indique ce sont des dessins de mains - ou plutôt des projections de mains. Les hommes préhistoriques qui ont laissé ces traces utilisaient des sortes de pailles par lesquelles ils pulvérisaient le piguement en soufflant, interposant leur main entre la paille et le mur. Tel un pochoir, la main laisse une marque sur la roche entourée des projections de pigment ocre, rouge ou noir.
Nous embarquons donc dans le minibus qui nous mènera jusqu'à ce site, une fois de plus inscrit au patrimoine de l'UNESCO. Moitié route, moitié piste, nous croisons lamas et rapaces avant d'arrivée à la cabane située à l'entrée du site.
Ici nous revêtons un casque de chantier avant de suivre notre guide. C'est une jeune femme dynamique qui nous accompagne - elle alterne explications en espagnol et en anglais à une vitesse impressionnante. Elle prend le temps de répondre aux questions, elle semble passionnée par son job. 
Pour accéder à la falaise, nous passons sur une passerelle qui longe la paroie. La falaise surplombe un canyon où l'ocre de la roche, le bleu du ciel et le vert de la végétation forment une palette des plus harmonieuse.
Le seul bémol à cette excursion, c'est le vent glacial qui nous fouette. Je crois qu'on a fait le chemin au pas de course. À chaque arrêt pour écouter les explications, nous nous disputions le rayon de soleil qui nous réchauffe un peu.
La visite achevée, nous rejoignons l'autre partie du groupe pour le déjeuner plus que sommaire dans une station service. Ici encore je me félicite d'avoir fait mes propres sandwichs. Je discute avec un couple d'espagnol, enfin j'essaye, la communication n'est pas toujours évidente mon espagnol progresse, mais pas au point de tenir une conversation. Après trois répétitions de la même phrase sans compréhension de ma part, la femme me regarde en souriant, haussant les épaules dans un léger soupir. Je lui rends son sourire, un peu désolée.


Nous voilà maintenant répartis sur la route 40, en route pour El Chalten. El Chalten est une station de ski en hivers et une station de randonnée au printemps et en été. Je n'y fais qu'un passage furtif. Une soirée et une matinée. 
Arrivant à 22h à l'auberge, cette fois  bien plus sympathique que l'hôtel miteux de la veille, je me restaure d'une banane et de deux danettes au chocolat. 
Je retrouve le couple d'allemand qui débarque dans la salle à manger avec leur bouteille de rouge entamée de la veille. 
Le lendemain je fais un tour de la ville, qui est somme toute assez petite. En fait, il semble qu'il n'y ait que des hôtels, des restaurants et des agences de voyages. Le seul revenu de cette ville provient, sans aucun doute, du tourisme. Il est midi, il est temps pour moi de reprendre la route pour El Calafate, j'y rejoins Claire et Sebastien qui ont pris un chemin plus direct.


Après 4 heures de bus, me voilà arrivée. 
Le temps de récupérer un plan de la ville, enfin une photocopie, je sors du terminal de bus. L'auberge est à 10 min à pied m'a-t-on dit. J'entreprends la descente des marches qui mènent au centre ville, avec mes sacs de chaque côté : un derrière, un devant pas si facile. Ils pèsent plus de 10kg chacun. C'est que l'appareil photo ça pèse, sans parler de l'ordi. Mais ils sont tous deux indispensables. 
J'arrive au bout d'une rue, je tourne à gauche, il me semble que c'est le plus court chemin. Je croise un homme qui sort de chez lui et lui demande confirmation. Il me détrompe et me remet sur le bon chemin en portant un de mes sacs. Enfin celui en plus - le sac de courses avec les Tupperware et les vivres. Il faut donc que je traverse un petit pont, première à gauche, puis à droite - me voilà sur le bon chemin. Je marche d'un bon pas quand j'entends qu'on cri mon nom. C'est Seb. Heureusement qu'il m'a vu, moi je n'avais pas vu l'auberge. Après trois jours de séparation, nous sommes tous les trois heureux de nous retrouver.



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